Entrez dans la magie de l’atelier de Marina…

Overso dévoile l’univers créatif de ma sœur, Marina Gendre, à travers un bel interview sur la création de bijoux pour le spectacle.

Rencontre avec Marina Gendre, créatrice de bijoux pour le spectacle

15.01.2016

A l’image de l’interview précédente, c’est à la limite entre l’art et l’artisanat que se situe le travail de Marina Gendre, créatrice de bijoux pour le spectacle et le cinéma. C’est dans son incroyable atelier que nous nous sommes rencontrées pour discuter de son métier, l’endroit même où sont nées les parures des plus grands films…

Quel a été votre parcours ?Enfant, les décors, accessoires et costumes du film Star Wars me faisaient rêver !

J’ai étudié la scénographie, décors et costumes à l’école de la Rue Blanche, qui est maintenant l’ENSATT à Lyon (L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, ndlr).

Après avoir obtenu mon diplôme j’ai travaillé en tant qu’ensemblière, je cherchais des meubles et des accessoires pour les tournages de publicité ou de films.Puis, durant une dizaine d’années j’ai peint des décors de films, de spectacles et j’ai travaillé pour divers ateliers de décoration. C’est un travail d’équipe, de rencontres et de partages passionnant.

Comment êtes-vous passée de la peinture de décors à la réalisation d’accessoires ?En 1992, alors que je peignais les accessoires du décor de Jean Rabasse pour les Jeux Olympiques d’Alberville, j’ai rencontré le costumier Philippe Guillotel.

Il m’a demandé de travailler sur les costumes du film Astérix ; j’ai réalisé certaines peintures et différents accessoires, dont les bijoux de Cléopâtre portés par Monica Bellucci. Ils comportaient beaucoup de techniques différentes: certaines pièces étaient en cire perdue, d’autres en résine coulée dans des moules en élastomère remplaçaient les perles et les strass habituels. C’était très complexe.

A la suite de cette commande, j’ai tout naturellement ouvert mon propre atelier.

Vous avez donc du apprendre beaucoup de techniques par vous même ? J’ai acheté un poste à souder dans les années 90 pour créer des sculptures en métal. Je me rappelle même qu’à l’époque j’ai commencé à souder dans la cheminée de mon petit appartement parisien ! Par la suite, diverses commandes m’ont amenées à développer mes propres techniques artisanales. De plus, les rencontres que j’ai faites dans le milieu du spectacle et de la joaillerie m’ont permis d’apprendre différents savoirs faire.

Sur quelles pièces travaillez-vous en ce moment ? Je suis en train de créer et de fabriquer des pommeaux de sabre pour un artiste montant son propre spectacle. Le Moulin Rouge m’a également commandé divers bijoux pour sa revue Féerie. En parallèle je crée depuis quelques années ma propre collection de bijoux destinée aux particuliers. Celle-ci s’organise autour d’un motif garni de strass se déclinant sur divers accessoires tels que des colliers, des bracelets, broches et headbands.

Quelle est votre méthode de travail ?Que ce soit pour le cinéma ou le spectacle, j’ai une prise de contact directe avec l’artiste, le costumier ou le décorateur. Celle-ci me permet d’appréhender et de cerner sa demande. Dans le cas de l’avaleur de sabre, il ne savait pas exactement ce qu’il voulait, j’ai donc dû réunir ses souhaits en rapport avec le personnage qu’il incarnerait dans son show. L’artiste étant rayonnant, le thème du soleil et des flammes me paraissait lui correspondre. Je débute toujours mes recherches par quelques croquis puis par des dessins techniques. Je réalise enfin la maquette en métal. La plupart des créations sont faites de laiton ou de cuivre. Les structures sont souvent en cordes à piano. Une fois les pièces assemblées et soudées, une dorure et parfois une patine est appliquée ; reste enfin la pose des strass ou des pierres dont mes tiroirs regorgent.

Quelle est votre pièce préférée ?Je n’en ai pas réellement. Chaque réalisation est un nouveau défi. Le plus important pour moi est de pouvoir répondre au mieux aux souhaits de mes clients. J’aime la diversité des procédés et être constamment à la recherche de nouvelles techniques.

Si le nom de Gendre vous semble familier, c’est bien normal ! Il y a quelques mois, c’est chez la soeur de Marina, Florence, qu’Overso posait son appareil photo pour vous faire découvrir son incroyable talent pour le dessin.